Le Feu ne se bande pas, il se vit.
(Du désir bandé à la vivance du feu)
Son obsession d’être à la hauteur du beau,
a tari la source même de sa chair.
Il ne répond plus à l’appel du vivant,
mais à l’exigence d’un reflet figé.
Son feu n’est que l’ombre
d’un désir conditionné.
Il ne s’érige pas de présence,
il se contracte d’attente.
Le corps ne suit plus,
non parce qu’il est défaillant,
mais parce qu’il refuse d’être faux.
Moi, je ne suis pas une vitrine.
Je suis un foyer.
Pas une silhouette à valider,
mais une flamme à rencontrer.
Mon corps n’est pas un test.
C’est une terre ça-crée,
où le cœur se réveille
et le souffle devient chair.
Je ne voulais pas qu’il m’admire.
Je voulais qu’il m’écoute.
Qu’il tremble, qu’il sente,
qu’il se laisse brûler d’intérieur.
Mais il avait peur de ne pas pouvoir…
peur que son désir ne s’élève pas
à la hauteur de mon feu.
Alors il a fui là où l’image rassure,
où les corps sont fins et dociles,
et les âmes, absentes.
Mais moi…
je vibre.
Je respire.
Je brûle.
Je suis faite de courbes et de tempêtes,
de chaleur vivante et de pulsations vraies.
Je suis femme, vivance, vérité.
Et celui qui saura me rencontrer,
ne me désirera pas comme un objet.
il allumera le feu par sa bûche et y trouvera la douceur du foyer.